Lutte contre les préjugés : deux événements stimulants au lycée

par Webmestre du lycée Jean Rostand

Dans le cadre d’un projet de lutte contre les préjugés monté par Mme Valette (professeur de français et référente culturelle du lycée), deux événements ont eu lieu dans l’établissement avec à chaque fois une cinquantaine d’élèves de classes diverses (générales, technologiques et professionnelles)...

Le vendredi 15 mai 2015, la compagnie de théâtre Demesten Titip est intervenue en salle polyvalente pour proposer une première mise en place d’un spectacle prévu au Collectif 12 pour 2016. Leur travail, mis en scène par Christelle Harbonn, s’appuie sur "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole et "L’Idiot" de Dostoïevski.

Au cours de la représentation, les regards et les perceptions sur les personnages évoluent et font méditer sur les étiquettes qu’on met bien vite sur les gens en fonction de leur première apparence. La troupe en est au tout début des répétitions mais la demi-heure de spectacle proposée avec beaucoup d’engagement par les comédiens témoignait déjà d’une réflexion subtile sur ce qui sépare et rapproche les êtres humains.

Christelle Harbonn intervient également au lycée, notamment sur l’Enseignement d’Exploration Littérature et Société des 2nde1, dans le cadre d’une Résidence Territoriale d’Artiste. Comme elle l’a expliqué dans la discussion qui a suivi la représentation, elle avait remarqué dans son travail avec les élèves que ce qu’il fallait absolument masquer pour eux, entre eux, c’est toute apparence de "fragilité" ; or le théâtre permet justement d’aborder ces sujets difficiles à disuter directement.

Le mardi 19 mai, deux groupes d’élèves ont pu bénéficier d’une présentation d’Emilie Jean, conférencière aux Musées Nationaux, sur l’exposition du Grand Palais à Paris autour de la carrière du grand couturier français Jean-Paul Gaultier. Les élèves ont pu avoir un aperçu de la diversité de son parcours, de son ouverture à tout type d’influences et de profils, et de son humour y compris dans la pratique d’un art exigeant. Sa relecture du tailleur pour les femmes ou du costume de bureau pour les hommes a permis de réfléchir à la dimension éminemment culturelle des vêtements : ainsi par exemple, les robes et les jupes ne sont pas l’apanage des femmes selon les lieux et les époques dans l’histoire - et Gaultier n’entend pas féminiser l’homme en ajoutant une référence à la jupe dans son vestiaire, mais bien viriliser la jupe.

Ces événements ont croisé expression artistique et réflexion sociale et culturelle de manière enrichissante pour les élèves, qui ont fait preuve d’une grande qualité d’écoute.