Mme Marsaleix est une femme très occupée. En réunion toute la journée, son secrétariat nous a néanmoins proposé un rendez-vous demain, à 8h30. Il faut dire qu’une femme proviseure dans un lycée industriel, qui plus est dans une zone d’éducation prioritaire, ce n’est pas courant de nos jours.
A l’occasion de la semaine du sexisme, nous avons intérrogé plusieurs professeurs du lycée pour connaître leur opinion sur le fait d’avoir une femme à la tête de leur établissement.
Chez les professeurs, il y a ceux qui s’en félicitent : “Avoir une femme proviseur à l’intérieur du lycée, c’est une bonne chose. Il en faudrait plus. Et elle représente aussi l’Etat au niveau de la ZEP.”, estime Mme Vernet, professeur d’Anglais. Pour Mme Sanson, en revanche, c’est une chose normale, elle ne se pose pas de questions : “Je suis indifférente à ce sujet. Pour moi, les hommes et les femmes sont égaux mais je pense quand même que les femmes sont plus perfectionnistes que les hommes. Les femmes doivent prouver leurs compétences alors que chez les hommes, elles sont considérées comme naturelles. De plus, les élèves obéissent plus à l’autorité masculine que féminine. Je pense que l’image des femmes est plutôt associée à l’image d’une mère plutôt qu’à celle d’un leader.”
Pour M. Maunier, professeur de Mathématiques, cela apporte "plus d’humanité et de sensibilité." Et en matière d’autorité, est-ce que cela fait une différence ? "A mon sens, elle est suffisamment ferme dans ses décisions." Selon lui, le sexisme se manifeste davantage chez les élèves que parmi les profs. C’est aussi le sentiment de M. Flores, professeur de Compta-gestion : "Pour moi, il n’y a du sexisme dans ce lycée qu’entre les élèves. (...) Cela ne me dérange pas que ce soit une femme au poste de proviseur. C’est très bien qu’il y ait une femme proviseur dans un lycée industriel et où il y a beaucoup d’hommes. Elle a été choisie en fonction de ses compétences."
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